C'est un vote que le gouvernement ne va pas manquer d'exploiter. Réunis en congrès à Tours depuis lundi, les militants CFDT ont dit oui, hier, à un allongement, sous conditions, de la durée de cotisation pour l'obtention d'une retraite à taux plein (40,5 ans aujourd'hui, 41 ans en 2012). A 58,9 %, les délégués cédétistes ont ainsi repoussé un amendement présenté par certains congressistes, et qui demandait de renoncer à un tel allongement, afin de ne pas «donner un chèque en blanc» au gouvernement.
Manipulation. Ce vote conforte la direction nationale qui avait appelé à rejeter l'amendement, et lui permet de ne pas apparaître comme opposée à toutes pistes de réforme. Cette position permet aussi à la confédération de rester cohérente avec la réforme de 2003, qu'elle avait soutenue, et dont l'axe central consistait en un allongement. Reste qu'une telle mesure ne serait envisageable, pour la CFDT, qu'en échange d'une réforme globale du système remettant en cause l'ensemble des inégalités existantes et prenant en compte la pénibilité. «Des conditions non réunies pour l'instant», selon François Chérèque.
Pas sûr, pour autant, que le gouvernement, à la recherche du moindre début de soutien à sa réforme, et dont l'allongement de la durée de cotisation pourrait constituer une des mesures, s'embarrasse d'une telle nuance. Il pourrait même être tenté d'utiliser cette position pour diviser le front syndical. C'est une des craintes de la direction de la