Les enjeux financiers de la réforme des retraites sont sérieux : selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), un besoin de financement de l’ordre de 2 points de PIB à l’horizon 2050. Avec un calendrier très marqué : 1 point immédiatement, dès 2010 ; et 1 point sur le long terme. Sur qui doivent porter les efforts d’ajustement ? Pour répondre à cette question, il y a un angle mort de la réflexion : l’objectif de solidarité intergénérationnelle que se fixe le système. Quel est le niveau de vie que la collectivité souhaite garantir aux retraités ? Implicitement, le système français vise aujourd’hui la parité de niveau de vie. C’est un objectif de haut niveau, légitime : la retraite est désormais un temps de la vie à part entière, la parité garantit aux retraités qu’ils pourront profiter de ce temps dans les mêmes conditions que lorsqu’ils étaient actifs.
Si l’on se fixe de manière explicite cet objectif de parité, alors on peut décliner les grandes décisions paramétriques à prendre.
A court terme, tout d’abord, nous nous situons dans une situation historique exceptionnelle : le niveau de vie moyen des retraités d’aujourd’hui est légèrement supérieur à celui des actifs (106%, selon le COR). Le système français, au regard d’un tel objectif de parité, est «sur-performant». La logique est dès lors de faire contribuer les retraités aisés d’aujourd’hui, au même titre que les actifs, au bouclage financier du système. Cette contribution pourrait se faire via l’a