Les actionnaires de BP recevront lundi leurs dividendes du premier trimestre 2010, soit au total 2 milliards d’euros. Mais ce chèque pourrait bien être le dernier. Le conseil d’administration de BP, sous la houlette de son président, le Suédois Carl-Henric Svanberg, s’est réuni hier par téléconférence pour évoquer le report du paiement des prochains dividendes, prévu fin juillet. L’idée est d’amadouer l’administration américaine avant deux rendez-vous cruciaux.
Demain, Carl-Henric Svanberg se rendra à la Maison Blanche pour discuter avec Obama des efforts prévus pour enrayer la catastrophe écologique. Le lendemain, le directeur général de BP, Tony Hayward, devenu l’ennemi public numéro 1 aux Etats-Unis, sera auditionné par le Congrès. Hier, le géant pétrolier a estimé que le coût du nettoyage de la marée noire et des compensations s’élevait pour lui à 1,6 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros). Mais, au total, il pourrait lui en coûter 30 à 100 milliards de dollars, selon les experts.
Jusqu'à présent, BP a toujours affirmé pouvoir payer le prix de la «réparation» et les dividendes, mais la chute de son action (elle a baissé de moitié depuis le 20 avril et perdu plus de 10% hier à Londres) a ébranlé la confiance des investisseurs et laissé cours à des rumeurs d'OPA. Pour la première fois, l'américain Chevron a critiqué son rival BP en affirmant qu'avec «de bonnes pratiques», la marée noire «aurait pu être évitée».
BP marche désormais sur des œufs, alors que