Imaginez : vous êtes au rayon biscuits de votre supermarché et sur tous les paquets figure un «code couleur» représentant un feu tricolore qui indique la teneur en graisse, en sel et en sucre. En un clin d’œil, vous savez si ces biscuits contiennent un peu, moyennement ou beaucoup de ces trois ingrédients qui, consommés en trop grande quantité, provoquent obésité et maladies cardiovasculaires.
Vous pouvez alors comparer les produits et leur version allégée, voir si vos madeleines favorites sont dans le rouge. Ou encore déjouer les pièges des allégations commerciales.
Cela pourrait devenir réalité si les eurodéputés adoptent, aujourd'hui, en séance plénière à Strasbourg, la mise en place obligatoire de cet étiquetage nutritionnel. Mais cette réforme fait trembler l'industrie alimentaire. Selon le Corporate Europe Observatory, ONG spécialisée dans la traque des lobbys, la confédération des industries agroalimentaires de l'UE (CIAA) aurait dépensé un milliard d'euros pour contrer l'initiative. Déjeuners avec les parlementaires, campagnes d'information, notamment dans les bâtiments du Parlement, mailing… «Sur ce dossier, le lobbying de l'industrie a atteint des sommets», confirme l'eurodéputé Kartika Liotard qui suit le sujet chez les socialistes.
Arguments avancés : le système serait simpliste, caricatural et paternaliste. «Mais alors pourquoi les associations de consommateurs et les professionnels de la santé le réclament», demandait hier, lors du débat en séanc