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Libération

Alerte, les banques espagnoles suffoquent

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Crise. Alors qu’elles auraient emprunté 85 milliards d’euros en mai, le pays accélère son plan de rigueur.
publié le 17 juin 2010 à 0h00

Dans un climat de suspicion générale vis-à-vis de l’Espagne et de la solidité de ses banques, le gouvernement Zapatero fait ses devoirs en bon élève. Hier, au terme d’un Conseil des ministres extraordinaire (qui coïncidait curieusement avec le premier match du Mondial de l’Espagne), le gouvernement a approuvé un décret réformant le marché du travail dans un sens plus flexible et libéral.

Après le gel des retraites et la baisse de 5% des salaires des fonctionnaires, telle était l’exigence d’austérité imposée par l’UE et le Fonds monétaire international (FMI)- dont le patron, Dominique Strauss-Kahn, sera à Madrid demain. Réprouvée par tous les partis et les syndicats (une grève générale est annoncée fin septembre), cette réforme vise à relancer l’emploi (20% de chômage aujourd’hui) en consacrant la baisse des indemnités de licenciements. Au lieu des quarante-cinq jours par année travaillée, le texte généralise un contrat de travail avec un plafond de trente-trois jours.

Mais ce nouveau tour de vis est loin de dégager le ciel de Zapatero. Non content de ces sacrifices, Bruxelles exige maintenant 8 milliards d'euros supplémentaires d'économies pour réduire le déficit de 9,3 à 6% dès 2011. Et, plus inquiétant encore pour l'avenir, le secteur bancaire, longtemps une fierté nationale, serait au bord du gouffre. D'après El Economista, le FMI, le Trésor américain et la Banque centrale européenne (BCE) prépareraient une ligne de crédit de 250 milliards d'euros d'aide à ses inst