Les marchés, en attaquant la dette souveraine des pays les plus fragiles de la zone euro, ont fait prendre conscience aux Etats de l'Union que l'euro était, depuis son lancement en 1999, une monnaie orpheline faute de gouvernement économique. Hier, les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement, réunis à Bruxelles, ont donc adopté les premiers éléments de ce qui doit constituer à terme le «gouvernement économique» de la zone euro. Reste que, comme l'a reconnu Nicolas Sarkozy, ce «concept mérite encore d'être précisé».
Un gouvernement économique à 27 ou à 16 ?
Depuis le sommet franco-allemand de lundi, il était acquis que le gouvernement économique aura pour cadre l'Union et non la seule zone euro. C'est seulement en cas de besoin que les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone se réuniront pour décider de mesures qui ne concernent qu'eux, et sans créer de «secrétariat permanent», comme l'avait suggéré Nicolas Sarkozy. «Je tiens tellement à l'idée de gouvernement économique que je suis prêt à accepter qu'un gouvernement à 27 c'est mieux qu'une gouvernance à 16», a ironisé le président de la République. L'Allemagne a refusé d'exclure les pays non membres de l'euro : pour elle, les problèmes de gouvernance économique concernent l'ensemble du marché intérieur. Surtout, elle craint toujours qu'un gouvernement économique de la zone euro porte atteinte à l'indépendance de la Banque centrale européenne. De plus, a souligné le président d