La Chine a finalement cédé aux Etats-Unis, qui réclamaient depuis un an et demi que Pékin augmente le taux de change de sa monnaie. Officiellement appelé renminbi («monnaie populaire»), le yuan a connu hier sa plus forte hausse journalière vis-à-vis du dollar depuis 2005. Bien qu'elle soit légère (+0,45%), cette revalorisation envoie le signal que Washington attendait. Depuis 2008, la monnaie chinoise n'avait pas bougé d'un iota par rapport au dollar, ce qui permettait à Pékin de continuer d'engranger un fantastique surplus commercial. Le pays détient aujourd'hui la plus grande réserve du monde en devises : 2 400 milliards de dollars (1 937 milliards d'euros). Le président chinois, Hu Jintao, pourra regarder son homologue américain dans les yeux, lors du sommet du G20 qui se tient ce week-end au Canada. Barack Obama s'est d'ailleurs déclaré heureux de l'annonce, faite samedi par la Banque populaire de Chine, qu'elle allait «augmenter la flexibilité» du yuan. Prudent, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a estimé que l'impact de cette annonce «constructive» dépendrait des mesures ultérieures de Pékin.
Pékin ne s'est décidé à lâcher du mou qu'à contrecœur et se défend d'avoir agi sous la pression américaine. Le gouvernement chinois espère néanmoins avoir atteint son objectif primordial : mettre un terme à la violente bataille commerciale mondiale autour du yuan qui menaçait de déraper. Bien que pour l'instant minime, la hausse de la monnaie chin