L'état des finances publiques de la France s'est aggravé de façon sérieuse, mais la situation peut encore être rétablie à condition de mener «dès maintenant» une action «forte, crédible et durable», a jugé ce mercredi Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, lors d'une conférence de presse.
«Il y a urgence à prendre des mesures immédiates», a-t-il estimé, lors d'une audition devant les commissions des Finances et des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.
La Cour des comptes juge que les conditions permettant un retour du déficit public de la France à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, comme elle s'y est engagée, «sont loin d'être assurées à ce jour», a-t-il souligné en présentant le Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques.
Le déficit public français (Etat, collectivités locales et comptes sociaux), qui a atteint un record à 7,5% du PIB en 2009, devrait encore progresser à 8% du PIB cette année. La dette publique passerait alors de 78,1% à 83,7% du PIB.
Cette dégradation s'explique, «à nouveau, par une croissance encore trop forte des dépenses publiques», a estimé Didier Migaud. Et pour le premier président de la Cour, la prévision du gouvernement d'un «fort rebond de ses recettes fiscales» en 2010 apparaît «volontariste». Par ailleurs, l'objectif de progression des dépenses de 0,6% par an à partir de 2011 «est particulièrement ambitieux au regard des évol