Voyoucratie», «agression», «pillage». Médiateur de la sous-traitance, Jean-Claude Volot n'a pas de mots assez durs pour décrire les méthodes des grands industriels pour mettre la pression sur leurs fournisseurs. A 61 ans, cet ex-patron de PME est pourtant un briscard du secteur. Mais il est tombé de sa chaise en recueillant les doléances de ses ex-collègues : «C'est hallucinant. Je pourrais vous faire un catalogue de comportements pervers.» Un phénomène qui contribue, selon Bercy, à la destruction d'emplois industriels qui mine l'économie française.
«Impunité». Christian Estrosi, qui a nommé Volot le 6 avril, va lui donner des renforts. Le ministre délégué à l'Industrie va installer aujourd'hui à Bercy les 23 médiateurs régionaux. Selon nos informations, il annoncera aussi une réforme de la loi de 1975 qui encadre la sous-traitance. «Je veux qu'il soit mis un terme à toutes ces pratiques qui […] ne font que ruiner la performance de notre industrie», avait-il lancé le 7 juin à Metz.
«Aujourd'hui, l'impunité est totale car il n'y avait ni réglementation ni surveillance efficaces», explique Volot. Sans oublier la «peur des sous-traitants d'être sanctionnés» : «C'est exactement comme les femmes battues. Elles craignent de prendre plus de coups si elles se plaignent, et finissent par considérer qu'elles sont fautives.» Une cinquantaine de PME seulement ont osé braver l'omerta en déposant un dos