L’image choisie hier par le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, pour illustrer l’état des finances de la France, était assez parlante : l’Hexagone est semblable à un gros-porteur qui chercherait à se poser sur une minuscule piste d’atterrissage. Dans le rôle du gros-porteur, un déficit public de 8% lancé à plein régime et dont les deux tiers sont structurels, c’est-à-dire sans rapport avec la crise actuelle. Dans celui de la minuscule piste, la promesse faite à Bruxelles de ramener ce déficit à 3% d’ici à la fin 2013.
Deux jours après que le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a annoncé dans le Financial Times - avant de se rétracter - que la France allait «évidemment en faire beaucoup plus» pour réduire son déficit, la vigie des comptes publics n'a pas pris de pincettes pour confirmer qu'à défaut de nouvelles mesures «immédiates, soutenues et de fond», ses engagements européens ne pourraient être tenus. Dans l'hypothèse, déjà très optimiste, d'une croissance de 2,25% d'ici 2013 (contre 2,5%prévus par le gouvernement) et en prolongeant l'évolution des dépenses constatées ces dernières années, le déficit public dépasserait les 6% de PIB à cette date et la dette 93%.
Drastique. Si le ton, comme le constat, étaient très alarmistes, la situation n'est pas pour autant «irréversible», a cherché à positiver l'ex-président socialiste de la commission des finances de l'Assemblée, qui présentait pour la premièr