Les manifestants attendus aujourd'hui un peu partout en France pour dire leur opposition à la réforme des retraites seront-ils plus nombreux que lors de la dernière journée d'action, le 27 mai, qui avait rassemblé entre 400 000 (selon la police) et un million de personnes (selon la CGT) ? C'est le pari que font les syndicats, et notamment Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, qui espère «beaucoup plus d'un million» de manifestants. A voir. Une chose est sûre, cependant : les fonctionnaires devraient être bien plus présents qu'il y a un mois, principalement en raison de l'effort particulier qui leur est demandé dans le projet du gouvernement. Car en plus de subir, comme l'ensemble des salariés, le report de l'âge légal de départ (de 60 ans aujourd'hui à 62 ans en 2018), ils vont aussi devoir faire le deuil de plusieurs règles spécifiques à leur statut, désormais alignées sur celles du privé. Et ce, dans un contexte de réduction des effectifs et de gel possible de leurs rémunérations. Décryptage d'une série de coups de bambous, très mal vécus par les intéressés.
Fin des départs anticipés et alignement du minimum garanti
Les fonctionnaires se voient tout d’abord supprimer ou réduire deux dispositifs spécifiques de départ à la retraite. Le premier concerne les parents de trois enfants, qui peuvent liquider leur pension après quinze ans de services. A compter du 31 décembre 2011, cette possibilité - qui concerne 15 000 personnes chaque année