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Libération

«C’est la manif où il faut être»

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Un sentiment d’injustice dominait, hier, dans le cortège parisien.
publié le 25 juin 2010 à 0h00

Il est 17 heures passées quand les voiturettes de nettoyage de la voie publique investissent la place de la République, à Paris, point de départ de la manifestation d'hier contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Il aura fallu trois heures pour que l'ensemble des manifestants puissent s'engouffrer dans les artères de la capitale, en direction de la place de la Nation. Le cortège est dense. Des fédérations syndicales de toute l'Ile-de-France défilent : CGT, Solidaires, Unsa, CFDT, CFTC. Public et privé se croisent : policiers, personnels des impôts, des universités, du rectorat de Paris, intermittents, salariés de Thales, de Vinci, de Renault, d'Axa, d'Air France, agents de la RATP… Les slogans scandés sont repris avec discipline par la foule : «Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère. De cette société-là, on n'en veut pas» et autres «Sarkozy, sur les retraites, sur les salaires, tu nous mens effrontément». On a oublié la morosité du rassemblement du 27 mai. «C'est la manif où il faut être, annonce Denis, postier dans le Ve arrondissement. De la mobilisation va dépendre les amendements au projet de réforme des retraites. Si on n'est pas dans la rue, le gouvernement aura carte blanche.»

Pénibilité. Adolphine, 46 ans, n'a pas défilé le 27 mai. Conseillère à la maison de l'emploi d'Epinay (Seine-Saint-Denis), elle «pensait qu'il fallait faire des réformes». Ce qui lui fait «peur» auj