La rigueur, la faire mais surtout sans le dire. Tel pourrait être la devise du gouvernement. Alors que nos partenaires européens annoncent les uns après les autres des plans d'austérité, celui de François Fillon ne cesse de tourner autour du pot. Jusqu'à l'absurde. Rappelons-nous : le 7 mai, Fillon expliquait aux Français que la rigueur c'est «quand on réduit les dépenses, et qu'on augmente les impôts». Vendredi matin, lors de sa conférence de presse, le Premier ministre reconnaît que le tour de vis sur les niches fiscales, prévu par le gouvernement, est bien une «augmentation d'impôt». Et même d'asséner : «Appelons les choses par leur nom.» Quant aux réductions des dépenses, l'exécutif s'en vante…
Donc, en toute logique, le Premier ministre est bien en train d'annoncer la rigueur. Et bien non, pas du tout. Dans la foulée, et pour éviter le mot honni, le locataire de Matignon explique qu'il se refuse à parler de «politique de rigueur» aussi longtemps que l'Etat n'en sera pas, comme plusieurs de ses voisins européens, à «baisser les salaires des fonctionnaires et à augmenter la TVA». Et se contente d'indiquer que «des efforts supplémentaires» seront nécessaires pour réduire le déficit public dès 2011, «si la croissance devait se révéler un peu moins dynamique que prévu». C'est d'ailleurs cette crainte qui a incité, à la veille du G20, Barack Obama, le président américain, à exhorter les Européens à ne pas s'enfonce