C'est un conseiller du chef de l'Etat qui s'en vante : «L'Europe arrive en position plus confortable qu'il y a un mois. On a réglé nos problèmes, même si la situation reste fragile et volatile. On a lancé un plan de soutien de 750 milliards d'euros, on s'est engagé sur un rééquilibre des finances publiques, et on a pris des mesures fortes comme, en France, la réforme des retraites.» Le dilemme «rigueur versus relance» déchire pourtant les grands de ce monde (lire page 4), réunis à Toronto. Quel que soit le format des discussions : à huit (G8, qui a débuté vendredi), ou à vingt (G20, qui embraye samedi). «C'est très délicat, confie Angel Gurría, le patron de l'OCDE, c'est une question culturelle, la Grèce est passée par là…»
Les Etats-Unis en tête fustigent le fétichisme budgétaire européen, propre à plomber une sortie de crise déjà vacillante. «Nous devons être souples pour ajuster le rythme de la consolidation et apprendre des erreurs commises par le passé, quand les mesures de relance avaient été retirées trop vite», a ainsi assuré le président américain, Barack Obama. C'est bien de montrer son engagement à réduire «les déficits à long terme», a précisé Tim Geithner, secrétaire au Trésor, «mais pas au prix de la croissance à court terme». Avant d'enfoncer le clou : «Le monde ne doit pas se reposer, comme avant, sur les Etats-Unis.»
Belles paroles. La déchirure sur la stratégie de sortie de crise