Fin de repas dans un resto parisien. «Je vous aurais bien proposé un bras de fer, j'en ai déjà battu plus d'un, mais je me suis cassé le bras récemment.» Tant mieux. Se faire humilier publiquement, en guise de dessert, par la charpentée présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) est une expérience dont on se passera. D'autant que Danièle Karniewicz, syndicaliste de la Confédération générale des cadres (CGC), à la tête du troisième budget de France, après ceux de l'Etat et de l'assurance maladie, a dû effectivement, au propre comme au figuré, en écraser plus d'un. Ancienne présidente de la très masculine fédération de la chimie, candidate malheureuse à la tête de la CGC en 2005, il n'y a bien que contre l'actuel président de la République que cette fan de ski a décidé de renoncer au bras de fer.
Représentante du seul syndicat qui ne s’oppose pas au projet gouvernemental de reporter l’âge légal de départ à la retraite, elle a choisi de ne pas combattre une mesure qui épargne, de fait, la plupart des membres de son organisation : les cadres. Au risque d’irriter ses homologues des autres syndicats, pour qui la fin de la retraite à 60 ans constitue une hérésie.
Fille decommerçants - un magasin d'alimentation - longtemps basés dans le Sud, Danièle Karniewicz, 55 ans, a surtout été «bercée» par le récit de ses grands-parents paternels. immigrés ayant fui la Pologne dans les années 20 et débarqués en France dans «des conditions très