Est-ce une façon de conjurer le sort ou une foi véritable en un retour de la croissance ? Au bord de la faillite il y a encore quelques mois, Dubaï a inauguré hier son deuxième aéroport - un programme pharaonique, comme tous ceux lancés par cet émirat aux rêves sans limites - qui, une fois pleinement opérationnel, aura avec ses cinq pistes une capacité d’accueil de 160 millions de passagers et de 12 millions de tonnes de fret !
Bon, on se calme. Pour l’heure, le «Dubai World Central Al-Maktoum Internal Airport» est réservé au fret. Il ne s’ouvrira au trafic passagers qu’en mars 2011. Mais sa simple inauguration montre que Dubaï a décidé d’aller de l’avant et de s’accrocher à son rôle de plaque tournante financière et touristique en espérant profiter d’une reprise mondiale. Témoin, sa compagnie aérienne, Emirates - qui vient déjà de commander à Airbus 32 super-jumbo A380 pour 11,5 milliards de dollars (9,3 milliards d’euros) -, s’apprête à annoncer une nouvelle commande au salon aéronautique de Farnborough, qui s’ouvre en Grande-Bretagne le 19 juillet. C’est que, au moment où les grandes compagnies aériennes mondiales ploient sous les effets de la crise, Emirates, elle, engrange un bénéfice net annuel de près d’un milliard de dollars.
«Le pire est passé», a assuré vendredi le souverain de Dubaï sur le site de CNN en considérant la récession provoquée par la crise mondiale comme «un défi». «Sans défi, la vie serait ennuyeuse», a confié cheikh Mohammed