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Libération
Portrait

La revanche du geek Xavier Niel

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L’arrivée au «Monde» de l’atypique patron de Free agace Sarkozy.
publié le 29 juin 2010 à 0h00

Nabab du Net, entrepreneur libertaire, bidouilleur du minitel coquin… C'est peu dire que l'image de l'iconoclaste patron de Free ne colle pas avec l'austérité du Monde. Xavier Niel, c'est l'histoire d'un ado très geek fana d'informatique (il a piraté le téléphone de voiture de Mitterrand) devenu le 12e homme le plus riche de France, avec 2,68 milliards d'euros (1).

Le bac en poche, il plaque maths sup à 16 ans pour la lucrative aventure du minitel rose. Il investit dans des peep-shows, dont les dividendes retirés en liquide lui vaudront une condamnation à deux ans de prison avec sursis. Et les critiques de Nicolas Sarkozy, qui a déconseillé au patron du Monde d'accueillir un tel personnage. «L'épisode l'a fait sourire», assure un proche. L'homme est procédurier, discret et un brin parano. Il n'empêche, ce serial entrepreneur aux méthodes de cow-boy semble lassé qu'on lui recrache ses erreurs de jeunesse à la figure. Car Niel, c'est aussi le 3617 Annu, le premier fournisseur d'accès à internet français (Worldnet), et bien sûr, Free, qui a révolutionné le secteur en inventant la box et le forfait triple usage (télé, Net, téléphone) à 29,90 euros, le moins cher des pays développés.

Niel y gagne l’image d’un Robin des Bois pro-consommateur (la loi antipiratage Hadopi le révulse) et la détestation (réciproque) de ses concurrents, France Télécom en tête. On dit d’ailleurs que c’est pour protéger son ami Martin Bouygues que