Il fait chaud en ce jeudi de juin avenue Bosquet, à Paris, très chaud. Les fenêtres grandes ouvertes laissent à peine filtrer un souffle d'air. Nickel dans son tailleur-pantalon crème, la patronne du Medef s'emploie à défendre son bilan - réforme de la taxe professionnelle, report de la taxe carbone, crédit impôt recherche… - quand un râle masculin s'élève d'une fenêtre voisine. Imperturbable, elle poursuit : accent sur l'éthique, préoccupations sociétales… Deuxième râle, plus puissant encore. Sur les chaises en plexiglas qui entourent la table de réunion, chacun plonge le nez dans ses notes. Silence pesant. Quand les premières notes d'un troisième râle s'esquissent, Laurence Parisot se tourne brutalement vers un de ses collaborateurs : «Mais regardez donc le score sur votre portable, c'est insupportable à la fin de ne pas savoir qui gagne ce match !»
barons. Ces derniers temps, elle se jette au petit matin sur l'Equipe avant d'attaquer les Echos. Elle n'a plus à guetter les phrases assassines des uns, les candidatures des autres. Seule en lice faute de combattants, elle est assurée, à 50 ans, d'être réélue dans un fauteuil, ce matin, à la tête du Medef. Un second mandat qui était loin d'être acquis il y a six mois, quand le faiseur de rois, Alain Minc, balançait au Parisien :«S'il y avait un dixième du talent de l'état-major de la CGT au Medef, les choses iraient mieux.» Elle balaie ce souvenir d'un revers de main