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Site des Flandres : Total condamné à raffiner

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A la surprise générale, la cour d’appel exige un redémarrage de l’activité du pétrolier. La direction, embarrassée, cherche une parade juridique.
publié le 1er juillet 2010 à 0h00

Ni les salariés ni la direction de Total n’y croyaient. Beaucoup même avaient oublié que la justice avait encore son mot à dire sur la fermeture de la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque. L’affaire était pliée depuis longtemps. Alors, quand la cour d’appel de Douai (Nord) a ordonné hier matin à la direction du pétrolier de redémarrer sous quinze jours son activité raffinage sur ce site de 367 salariés (et autant de sous-traitants), arguant d’un défaut d’information du personnel, tout le monde est resté sans voix.

Pendant que les dirigeants du groupe s'enfermaient en réunion de crise dans une tour de la Défense, la petite quarantaine de salariés des Flandres, épuisés par six mois de piquet de grève devant la raffinerie, essayaient de retrouver leurs esprits. «Quand je leur ai annoncé la nouvelle, ils pensaient que je déconnais», raconte Philippe Wullens, délégué syndical. D'autant qu'en première instance, au mois d'avril, la justice avait donné raison sur le fond aux salariés, mais condamné Total à une simple amende. L'annonce a plongé la direction du groupe pétrolier dans la plus grande confusion. Elle a passé l'après-midi à tenter de formuler une réaction à la décision de la cour. Dans l'entourage du groupe, on soulignait même le caractère incompréhensible de l'affaire : «Le même arrêt valide l'arrêt définitif de la raffinerie et suspend l'arrêt provisoire»…

Discutable. Le problème, c'est que Total a stoppé son activité raffinage sur