Les lobbyistes de Wall Street n’ont pas dit leur dernier mot. Après avoir joué de leur influence pendant plusieurs mois auprès des parlementaires chargés de finaliser le projet de réforme de la régulation financière initiée par Barack Obama, les 1 500 représentants du secteur financier courtisent déjà les régulateurs.
Inquiétude. Le compromis sur lequel se sont entendues les deux Chambres du Congrès a été adopté, mercredi, par la Chambre des représentants et doit encore recevoir l'aval du Sénat avant d'être promulgué en loi. Ce texte de 2 000 pages ne trace toutefois que les grandes lignes de la nouvelle législation et laisse, de fait, aux agences fédérales le pouvoir de déterminer son impact. Ces dernières sont chargées de la laborieuse mission d'établir les règles et lois qui définiront la réforme. «L'examen d'une législation par le Congrès est une bataille brutale mais brève, comparée à la guerre de tranchées que représentent les travaux de mise en application d'une nouvelle loi», explique Travis Plunkett, le chargé des affaires législatives de la Fédération des consommateurs d'Amérique.
Les autorités de régulation américaines ont du pain sur la planche, et les groupes de pression du secteur bancaire ont bien l'intention de leur donner un coup de main. Selon la chambre de commerce des Etats-Unis, elles doivent établir 350 règlements, conduire 47 études et rédiger 74 rapports. La Securities and Exchange Commission (SEC), qui aura le pouvoir discréti