L’attrait du nucléaire résiste-t-il aux errements industriels ? Oui, semble en tout cas avoir répondu hier le Parlement finlandais, en votant majoritairement pour le principe de la construction de deux nouveaux réacteurs.
Ceux-ci étaient ardemment réclamés par le gouvernement. «Nous sommes obligés d'atteindre 38% d'énergie renouvelable, a plaidé Mari Kiviniemi, Premier ministre du pays. Nous luttons contre le réchauffement climatique et nous devons utiliser l'énergie nucléaire.» Depuis sa nomination, elle a remisé ses positions antinucléaires et n'hésite plus à qualifier l'énergie atomique de renouvelable. Or, pour l'Union européenne, le nucléaire n'est pas classé comme tel…
D’un point de vue de père de famille, c’est une décision étonnante qu’a prise le Parlement finlandais hier. En effet, depuis cinq ans, les frasques du chantier de l’EPR d’Areva à Olkiluoto s’enchaînent et les retards s’accumulent. Prévu pour démarrer en 2009, ce réacteur devrait être mis en service au plus tôt en 2013. La facture est passée de 3 à 4,5 milliards d’euros, le groupe Areva ayant déjà provisionné 2,3 milliards d’euros sur ce chantier à mi-parcours.
Bien que les militants de Greenpeace aient protesté à l'intérieur et à l'extérieur du Parlement, les députés se sont majoritairement prononcés, tour à tour, en faveur des deux projets (120 voix pour et 70 contre, dans les deux cas). «Cela signifie que les décideurs politiques se fichent complètement de l'avis de leur population»,