L’histoire de Jean-Daniel Lallemand, ex-directeur de la réglementation chez France Télécom, est emblématique de la dérive du management entamée sous l’ère de Thierry Breton qui a culminé à l’automne 2009, avec Didier Lombard. Il vient de gagner en appel sa procédure contre l’opérateur pour harcèlement moral (1).
Polytechnicien, trente ans de maison, Lallemand occupe, en 2004, un poste-clé : c’est lui qui défend les intérêts de l’opérateur auprès du gendarme de la concurrence. En juin 2004, il est brutalement déchu de son poste. Il a 55 ans. Didier Lombard est alors le bras droit de Thierry Breton, le patron de l’opérateur, auquel il va succéder début 2005.
Le duo accuse le spécialiste de la réglementation d'avoir fait fuiter dans les Echos une note stratégique - un scénario pour développer la visiophonie. L'auteur présumé de la «fuite» raconte : «J'avais sans doute le tort d'écrire énormément sur tout et d'envoyer beaucoup de mails.» L'accusation est vite abandonnée mais le cadre est placardisé. Le poste à haut niveau qu'on lui promettait, «directeur de la stratégie», s'avère une chimère. «On m'a confié deux, trois missions très courtes», dit-il. Puis, plus rien. Son alter ego à la réglementation chez un concurrent dit de Lallemand :«C'était quelqu'un qui défendait bec et ongles les intérêts de sa boutique contre le reste du monde. En aucun cas un traître.»
Lallemand dit qu'il a mis du temps avant de réaliser la violence du traitement. Chez F