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Analyse

La potion amère de Sanofi-Aventis

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Bientôt plombé par les génériques, le groupe supprime des postes et économise sur la recherche.
publié le 6 juillet 2010 à 0h00

«Sanofi-Aventis tue l'emploi», scandait hier la centaine de manifestants rassemblés à l'appel de la CGT sur le site d'Antony, en banlieue sud de Paris, où ils ont planté dix tentes pour dormir sur place. A l'intérieur, le comité central d'entreprise se penche sur la fermeture, annoncée en avril, des activités chimiques de Romainville (Seine-Saint-Denis) et Neuville-sur-Saône (Rhône), avec 800 suppressions d'emplois à la clé. Sanofi assure que ses effectifs industriels en France vont rester stables, car il investit par ailleurs dans de nouvelles activités comme les biotechs. Il n'empêche, la pilule passe mal. «Sanofi nous abandonne alors qu'ils font 8,5 milliards de bénéfices (1). C'est injustifiable», tonne Amine, technicien à Romainville.

Ainsi va le premier labo pharmaceutique français. Sanofi a réalisé des profits records l'an dernier, et s'apprêterait à dépenser 16 milliards d'euros pour un mega-rachat aux Etats-Unis, comme l'a révélé vendredi l'agence Bloomberg. Ce qui ne l'a pas empêché de lancer un plan d'économies qui va se traduire par 4 000 suppressions emplois d'ici 2013 (sans licenciements), dont 1 300 dans la recherche et développement (R&D). Ce qui n'émeut pas le patron germano-canadien du groupe, Chris Viehbacher. «Ce qu'il y a de curieux en France, c'est que l'on est toujours dans la lutte de classes. On oppose toujours les actionnaires aux salariés», disait-il fin mai au Point. «L'Etat doit obliger la direction à examiner les pr