Une image rare : des organisations patronales faisant front aux côtés des syndicats de salariés pour défendre la représentation collective. Sur le dossier des très petites entreprises, les patrons de l’artisanat (UPA), des professions libérales (UNAPL) et de l’agriculture (FNSEA) relaient la CFDT et la CGT pour appeler au maintien dans sa globalité du texte de loi sur le dialogue social dans les TPE. Et surtout de conserver l’article créant des commissions régionales où siègent paritairement syndicats de salariés et employeurs. Ils y ont un intérêt bien compris.
«Prud'hommes».«80% des conflits prud'homaux proviennent des TPE, justifie Claude Chapuis, de l'UPA Rhône-Alpes. «Le dialogue social ne se fait pas naturellement.» Souvent le patron méconnaît ou ignore le droit du travail. «Il est dans la production au quotidien et il n'a pas les moyens de payer une DRH», poursuit-il. En créant des commissions paritaires régionales, «on peut aplanir des conflits sur l'interprétation des conventions collectives, trouver des solutions avant d'aller aux prud'hommes», croit Gérard Goupil, secrétaire général de l'UNAPL.
Outre l'enjeu de «fluidification» des rapports entre employés et employeurs, les commissions régionales permettent aux TPE de mutualiser leurs moyens pour fidéliser leurs salariés. Individuellement, elles n'atteignent pas les seuils requis en nombre de salariés pour créer des comités d'hygiène, de sécurité et de conditions