C'est l'histoire du pot de terre contre le pot de fer, version naturaliste. Début juin, le géant du meuble scandinave Ikea s'est fait condamner à cause d'une délicate orchidée sauvage. Son crime ? «Destruction d'espèces végétales protégées», «destruction du milieu d'une espèce végétale protégée», et «destruction du milieu particulier d'une espèce animale non domestique». Trois motifs qui valent trois fois 10 000 euros d'amende à la société. Laquelle a fait appel.
L'histoire démarre en 2007, alors qu'Ikea cherche à construire une plateforme logistique pour desservir ses magasins du sud de la France et de l'Europe. Le bâtiment promet d'être à la hauteur du territoire à couvrir : 36 mètres de hauteur pour une emprise au sol de 270 000 m2. Le Port autonome de Marseille, friand de développement, octroie à Ikea le droit de s'installer au lieu-dit La Feuillane, qui lui appartient. Au printemps, ces terres en friche, qui servent au pacage des taureaux camarguais, se couvrent d'orchidées sauvages, transformant l'entrée de la zone portuaire de Fos-sur-mer en havre bucolique.
hiver. Or, l'orchidée est une espèce protégée dans la région. Et pour élever cette construction, il faut des autorisations. En France, tout aménagement est théoriquement encadré par la loi relative à la protection de la nature de juillet 1976. Celle-ci impose une étude d'impact, à la charge du maître d'ouvrage. En 2007, Ikea s'adresse donc à Ec