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Le bébé 5 M promet une belle croissance

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Dans les archives de «Libé», il y a 23 ans. Il est né le cinq milliardième enfant. La natalité baisse dans le tiers-monde et la Terre pourrait nourrir 10, voire 20 milliards d’habitants. Pourtant, des experts relancent la polémique sur la sur-population.
publié le 10 juillet 2010 à 0h00

Un milliard d'hommes en 1800, deux vers 1900, six avant l'an 2000. A-t-on assez parlé de «l'explosion démographique» du tiers-monde ? Parfois même de «l'apocalypse» démographique. Le péril jaune ne hante plus les cauchemars des Occidentaux, il a pris des formes plus généreuses. L'Occident s'est ému des hordes d'enfants de Bogotá, des mendiants de Calcutta, des réfugiés du Bangladesh. Au premier rang des causes de pauvreté, on a placé la démographie galopante : cela signifie plus de bouches à nourrir, moins de terres à se partager, et aucune chance d'éduquer toutes ces classes d'âge. La natalité maintient ces pays dans la pauvreté et ruine leurs efforts pour en sortir.

Jusqu'au début des années 80, nombre de spécialistes pensaient que le meilleur service à rendre aux pays pauvres était de les approvisionner en pilules et préservatifs.«Le tiers-monde n'a pas succombé à l'explosion démographique, s'écrie, Jean Claude Chesnais. Malthus s'est trompé, mais l'opinion publique semble l'ignorer.» Sans être aussi catégoriques, la majorité des démographes ont rompu avec l'alarmisme des années 70. La bombe P comme Population a fait long feu.

[…] La campagne alarmiste que lance le Fonds des nations unies pour les activités en matière de population (FNUAP) sur la naissance du 5 milliardième homme tombe sur un terrain propice. L'écho qu'elle reçoit auprès des médias en est un signe. Et chacun de reprendre la triste histoire de ce bébé 5 M dont on sait déjà