Imaginez un agrégat d’une trentaine de villes, chacune de la taille de Paris, Lyon ou Marseille. Groupez-les sur la carte et mettez un peu de banlieue autour. Saupoudrez par des tâches de verdure, rizières, vergers. Cette mégapole existe, elle s’appelle Chongqing, se situe au centre-ouest de la Chine et elle abrite 32 millions d’âmes, dont 22 millions se concentrent en ville, dans du béton. Puis questionnez son maire, Huang Qifan, sur le gigantisme de sa cité-province.
Va-t-elle grossir encore ? «Bien sûr, mais nous avons une limite !» rassure l'édile, répondant à une petite délégation de journalistes emmenés en Chine au début de juin par le cimentier Lafarge. Mais cette limite est loin d'être atteinte et elle donne le vertige : «12 millions d'habitants dans le cœur de la mégapole, dont deux millions de "flottants" [entendez des migrants de l'intérieur, ndlr] et 20 à 25 millions dans les cités autour.» Soit, en moins d'une décennie, un bond de 50%.
Il y a quelques jours, Wen Jiabao, le Premier ministre, a annoncé de nouvelles mesures pour accélérer le développement à l’ouest : imposition réduite sur les bénéfices pour motiver l’initiative privée et davantage de taxes sur les ressources naturelles dont les recettes profiteront aux gouvernements locaux. Parce que Pékin et surtout Shanghai, sur la côte Est, frôlent la surchauffe immobilière.
Inabordables. Une poussée de fièvre parallèle à l'envol des millionnaires chinois, dont le nombre