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Libération

Entre Russie et France, une relation atomique

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énergie . «Libération» s’est procuré un rapport sur l’échange de matières et de déchets nucléaires.
publié le 12 juillet 2010 à 0h00

Ce n'est pas le rapport du siècle, mais il aura fallu une sacrée dose de pugnacité ainsi qu'un joli raffut médiatique pour qu'il existe. Aujourd'hui, le Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) doit rendre au ministre de l'Ecologie et de l'énergie, Jean-Louis Borloo, son avis sur la transparence de la gestion des matières et des déchets produits. En octobre 2009, après la diffusion d'un documentaire sur Arte révélant des échanges d'uranium entre la France et la Russie, Borloo avait saisi le comité pour obtenir un inventaire complet de ce commerce entre les deux pays. Au fil des 57 pages, le document livre une analyse détaillée des flux de matières radioactives à tous les cycles du combustible. «C'est un inventaire bienvenu, surtout s'il devient annuel», confie Jacky Bonnemains de l'association Robin des bois qui a participé à la rédaction du rapport.

Pour le bon fonctionnement des centrales françaises, il faut compter 8 000 tonnes d'uranium naturel pour fabriquer 1 200 tonnes de combustible. Mais les énergéticiens français réalisent des économies de matière première - environ 12% - en utilisant de l'uranium de retraitement réenrichi dans 2 réacteurs, puis du plutonium dans 20 réacteurs. Au cours actuel de l'uranium naturel, ces 960 tonnes de moins à acheter représentent 61 millions d'euros d'économies. «Un chiffre très contesté», prévient Jacky Bonnemains. Dès cette année, l'économie devrait passe