En surplomb de Dujiangyan, après quelques lacets, se dressent d'imposantes tours d'aspect rustique : ce sont les fours où l'on fabrique le ciment. Le site est aéré, les pelouses tondues, et si l'on en croît le propriétaire, le cimentier français Lafarge, les process à l'œuvre ont été révisés pour diminuer la pollution. Ici, on a banni le charbon sale et l'on chauffe les cheminées géantes, où bouillonnent à 1 500° C les ingrédients nécessaires à la fabrication du ciment, avec les rejets des centrales électriques. Monsieur Wang, le manager de Lafarge pour la région, a beau vanter les vertus du brouillard, «fait de vapeur d'eau et excellent pour la peau»,qui rafraîchit Dujiangyan, bâti dans une cuvette, il ne conteste pas qu'ailleurs, comme dans la mégapole de Chongqing - à plusieurs centaines de kilomètres de là -, le fog pèse comme un couvercle et le nuage revient constamment dans les conversations. Comme dans les engagements des autorités, qui ont déclaré la guerre à la pollution. Ainsi Mme Li Shirong, chef du comité économique de Chongqing, répète-t-elle ses promesses à la moindre occasion : «Améliorer la qualité de l'air de 77% sur les dix ans à venir.» Du travail en perspective pour Lafarge.
Codes. «Venez nous aider à reprendre nos petites compagnies locales», a lancé publiquement Huang Qifan, le maire de Chonqing, à Bruno Lafont, le patron de Lafarge, qu'il connaît depuis fort longtemps. Le cimentier