Menu
Libération

Le ciel français réticent à convoler

Article réservé aux abonnés
Aéronautique . A l’image de Safran et Zodiac, les fusions, nécessaires dans la filière, peinent à se réaliser.
publié le 13 juillet 2010 à 0h00

Marier les deux plus gros sous-traitants aéronautiques français pour créer un champion mondial. Cet alléchant scénario risque fort de s'évanouir après le refus «amical mais ferme» exprimé dimanche par Zodiac (sièges, cabines, etc.) à la proposition de «rapprochement industriel» que lui avait faite le leader Safran (moteurs, trains d'atterrissage, etc.).

Entreprise familiale, Zodiac ne se voit pas avalée par un mastodonte cinq fois plus gros qu'elle et contrôlé à 30% par l'Etat. «La question de la taille critique ne nous semble pas pertinente, car nous l'avons déjà dans chacun de nos métiers», assure-t-on chez Zodiac. Pour l'instant, Safran écarte l'idée d'une OPA hostile et ne désespère pas de convaincre sa cible. «Notre offre reste valable», dit-on au siège du groupe.

Dans le milieu aéronautique, tout le monde ou presque juge les unions indispensables. Malgré leur savoir-faire, les Français sont des nains comparés à leurs concurrents américains. Plutôt embêtant quand on sait qu’Airbus (filiale d’EADS) et Boeing cherchent à sous-traiter des charges de plus en plus grosses à des sous-traitants taille XXL.

C'est problématique dans le domaine des aérostructures (les morceaux de fuselage), où la France compte trop de poids moyens. Résultat : c'est l'américain Spirit, issu d'anciennes usines Boeing, qui va fabriquer le panneau de carbone qui coiffera le ventre du futur Airbus A350. «Le morcellement de la filière est susceptible de constituer u