Menu
Libération

OGM : la Commission opte pour le chacun pour soi

Article réservé aux abonnés
par Par Julie MAJERCZAK
publié le 13 juillet 2010 à 0h00

Les Etats membres de l'Union européenne (UE) pourront interdire chez eux la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM). En échange, la Commission européenne leur demande de ne plus bloquer au niveau européen les autorisations de mise en culture demandées par les multinationales des biotechnologies. C'est le deal que doit proposer aujourd'hui le commissaire à la Santé, John Dalli. Objectif : sortir de l'impasse le dossier ultra sensible de la culture des OGM. Ce n'est pas nouveau, les Européens boudent les plantes transgéniques. A ce jour, seuls deux OGM, le maïs MON810 et, depuis mars, la pomme de terre Amflora, peuvent pousser en Europe. Cinq pays ont semé du MON810 et six (dont la France) ont fait jouer la clause de sauvegarde pour le bannir de leur sol en invoquant des risques.

Résultat : moins de 100 000 hectares d’OGM dans l’UE contre 134 millions dans le reste du monde. Une exception à laquelle le président de la Commission, José Manuel Barroso, aimerait mettre fin. D’où le dispositif donnant donnant. Le nouveau mécanisme permettrait à un pays d’interdire telle ou telle semence sans avoir à se justifier et sans que l’UE ait son mot à dire, et de donner en même temps la possibilité aux pays qui le souhaient d’en planter.

Les écologistes ont déjà dénoncé par la voix de José Bové «un marché de dupes». Même tonalité chez Greenpeace pour qui«le droit d'interdire un OGM ne peut dispenser d'une évaluation scientifique rigoureuse au niveau européen