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Libération
Reportage

Des Cigales prêteuses, au secours de PME fort dépourvues

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Très actifs dans le Nord-Pas-de-Calais, ces clubs d’investisseurs branchés développement durable soutiennent des entrepreneurs du cru.
publié le 14 juillet 2010 à 0h00

Il s’appelle Tanguy Bayart, il a 39 ans et l’air de passer l’oral du bac. En face, le jury semble bienveillant. Au café citoyen de Lille, Tanguy présente Chiwawa, son projet de création d’entreprise, un fast-food entre le bio et l’épicerie fine. Le jury n’en est pas un, c’est un des onze clubs Cigales de Lille, des investisseurs branchés développement durable, culture, solidarité et emploi local. Ils ont déjà soutenu un marchand de poêles à granules, des charpentiers organisés en société coopérative de production de (Scop) ou un fournisseur de repas bio. C’est du capital-risque, donc défiscalisé à 25%, et ça rapporte autour de 5% par an en moyenne. Mieux qu’un Livret A.

Il suffit de verser une somme entre 8 et 450 euros par mois pour entrer au capital. Un club Cigales, c'est entre dix et vingt personnes, une réunion par mois. Au bout de cinq ans, on récupère sa mise, voire plus si la valeur de la part a augmenté. «Si elle est multipliée par dix, tant mieux… Mais on ne récupérera pas dix fois notre mise», dit Claudine Barideau, présidente des Cigales du Nord-Pas-de-Calais. Le but n'est pas de faire du fric. En général, les investisseurs récupèrent deux à trois fois la mise, précise Jean Thierry, le vice-président. Alors qu'une entreprise sur deux meurt au bout de trois ans en France, 76% des sociétés portées par les Cigales de la région sont toujours debout après cinq ans, grâce au réseau de 600 «cigaliers», chacun donnant un coup de main en fonction de sa spécialité.