L'Allemagne va pouvoir subventionner l'eau-de-vie de pomme de terre, de pomme et de poire de ses paysans quelques années encore, une spécificité de l'entre-deux-guerres qui lui coûte 80 millions d'euros par an.
Les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne réunis lundi à Bruxelles n'ont pas soulevé d'objection majeure à la prolongation par l'Allemagne, pour la deuxième fois déjà, de son «monopole de l'eau-de-vie».
Cette disposition remontant à 1918 permet aux producteurs d'écouler leur production auprès de l'Etat, ce qui revient à subventionner le secteur.
Au lieu d'expirer cette année, ce monopole soutenu par les politiques de tous bords sera donc vraisemblablement maintenu jusqu'en 2013 pour l'alcool de pomme de terre et céréales, jusqu'en 2017 pour l'eau-de-vie de pomme et de poire.
22.000 distilleurs
Le Parlement européen puis le Conseil doivent encore se prononcer sur le dossier, mais en l'absence de contestation des autres pays membres, «nous pouvons être un peu plus optimistes quant à l'avenir», explique Gerald Erdrich, producteur à Karlsruhe (sud-ouest) et directeur général de la Fédération des distillateurs de fruits.
Ils sont environ 22.000 en Allemagne, souvent des exploitants agricoles qui s'assurent ainsi un revenu supplémentaire. Et qui se targuent de contribuer à la préservation d'un paysage particulier «avec des arbres hauts, espacés, qui abritent beaucoup d'oiseaux et d'insectes».
C'est aussi l'importance de ces prés-vergers qu'a fait valoir la ministre de l