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Libération

La banque des paysans chinois cotée en Bourse

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finance. AGBank a été, hier, le dernier établissement financier d’Etat à être introduit sur les marchés.
publié le 16 juillet 2010 à 0h00

Rien de tel qu’une bonne dose de capitalisme pour stimuler la plus «communiste» des banques chinoises : la Banque de l’agriculture. L’AGBank a été introduite en Bourse hier à Shanghai, où elle a levé 19,2 milliards de dollars (14,9 milliards d’euros) en actions. C’est la dernière des quatre grandes banques d’Etat à se soumettre à la loi du marché boursier. Cette introduction n’a pas été un franc succès, le cours du titre ayant stagné (en hausse seulement de 0,75%), contrairement aux attentes. Lors de leurs premières cotations, les autres banques d’Etat chinoises avaient enregistré des hausses considérables : + 32% pour la Banque de construction de Chine (CCB) en 2007, + 23% pour la Banque de Chine en 2006…

Renflouée. Créée par Mao Zedong en 1951 pour prêter aux paysans, alors en pleine réforme agraire, la Banque de l'agriculture a été dissoute trois fois, avant de réapparaître en 1979 sous sa forme actuelle. Perclue d'emprunts non performants il y a trois ans, l'AGBank était alors considérée insolvable. Elle a été massivement renflouée par l'Etat avant son introduction en Bourse. C'est une pratique courante dans l'économie semi-dirigée chinoise. Depuis 1998, l'Etat a injecté l'équivalent de 380 milliards d'euros dans ses cinq plus grandes banques, selon l'hebdomadaire britannique The Economist.

La colossale AGBank (320 millions de clients, 24 000 agences, 441 000 employés) n'est pas la plus solide, malgré les apparences. Beaucoup de commentateurs soul