Opération séduction, vendredi dernier, à Lannion puis à Brest. Cette visite de terrain par Stéphane Richard, le patron de France Télécom, est la première depuis l’annonce, le 5 juillet, de Conquêtes 2015, son projet d’entreprise à cinq ans. On est deux jours avant la requalification par la direction de France Télécom d’un suicide en accident du travail par France Télécom. Comme le signe qu’une page se tourne.
7 h 30
Aéroport du Bourget
Le programme est serré… Matinée de rencontres à Lannion. Après-midi à Brest. D'où le recours au petit avion d'affaires. Le décollage est prévu depuis l'aéroport du Bourget à 7 h 30. Deux tuiles augurent mal de la journée. La première est anecdotique. Une brume marine s'est accrochée sur Lannion. Le vol est retardé. La seconde rappelle l'opérateur à son cauchemar. La veille au soir, la direction de Lannion est informée qu'un jeune chercheur travaillant sur le site s'est donné la mort. Il s'est défenestré. Tout au long de la journée, Richard sera tenu au courant. Nous apprenons qu'il s'agit d'un post-doctorant, employé par Capgemini, en mission chez France Télécom, après deux ans passés dans les labos de l'opérateur pour rédiger sa thèse. Stéphane Richard a mis les syndicats dans la boucle sitôt la nouvelle connue. Quelques jours après le drame, Christian Wipliez, délégué syndical CFDT sur Lannion, nous confirmera : «Pour nous, ce geste n'a rien à voir avec le travail.» Il y a deux jours, dans un signe d'apaisement, alors