Cette réforme va mettre fin aux «affaires louches», s'est félicité Barack Obama, après le vote par le Sénat de sa réforme de la régulation financière, la plus audacieuse adoptée depuis les années 30. Le texte de 2 300 pages, adopté par 60 voix contre 39, prévoit une série de garde-fous censés empêcher l'émergence d'une nouvelle crise financière. Il vise avant tout les géants de Wall Street, accusés d'avoir mené le pays au chaos en 2008 par leurs pratiques «abusives» et «peu scrupuleuses».
En ralliant à leur cause trois sénateurs républicains, les démocrates ont réussi un beau pari à quatre mois des législatives. Ce vote marque la deuxième victoire électorale du Président depuis son entrée en fonction. Toutefois, comme pour l'adoption de la réforme du système de santé, les démocrates n'ont eu le dernier mot qu'au prix de bien des compromis. Les millions de dollars dépensés par le lobby des banques depuis un an sont passés par là. Certaines mesures, comme le projet de taxe bancaire, ont été abandonnées au fil des débats, d'autres prendront de un à quatre ans avant d'être effectives. Même le Wall Street Journal estime que «les plus grands acteurs financiers ne sont ni tenus en bride ni sanctionnés» par ce texte, qui ne touche pas au modèle économique des banques. Bref, c'est finalement business as usual… Malgré tout, si les républicains, qui en demandent l'abrogation avant même sa promulgation, emportaient les élections de mi