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Libération
Enquête

Boeing et Airbus revoient leur copie carbone

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Au salon de Farnborough, l’américain expose son avion en matériau composite. Mais sa livraison est retardée et celle de son concurrent pourrait l’être aussi.
publié le 19 juillet 2010 à 0h00

Ce devait être la consécration d’un avion révolutionnaire. Le 787 Dreamliner d’essais, immatriculé ZA003, s’est posé sans encombres hier devant une nuée de photographes sur la piste du salon aéronautique de Farnborough (près de Londres), où il est exposé au public pour la première fois. Un triomphe gâché par l’annonce trois jours plus tôt par Boeing que la première livraison de ce long-courrier du futur, prévue à la fin de l’année, pourrait à nouveau être décalée de quelques semaines. Très fâcheux pour un avion qui affiche déjà deux ans et demi de retard. Maudit carbone…

Car le 787 est le tout premier jet majoritairement composé de fibres de carbone enrobées de résine. Un matériau composite ultrasolide et très léger, qui fait maigrir le fuselage et réduit la consommation de carburant. Conquises, les compagnies ont offert au 787 le meilleur démarrage commercial de l’histoire (863 commandes). Ce qui a forcé Airbus à céder lui aussi à la carbonemania en lançant l’A350.

Foudre. Mais ce pari technologique, le plus fou depuis trente ans, s'est révélé encore plus ambitieux que prévu. «On connaît bien moins les composites que les métaux. Aujourd'hui, il n'existe pas d'outils de conception adaptés au carbone», explique Michel de Gliniasty, directeur scientifique de l'Onera, l'organisme public de recherche aéronautique. Résultat : les ingénieurs ont tendance à travailler avec les méthodes du métal. Boeing s'est ainsi retrouvé avec des pièces trop fragiles, alor