A14 heures, hier, les ouvriers de la raffinerie Total de Dunkerque ont suspendu leur grève, qu'ils menaient depuis janvier. Leur usine redémarre, sur injonction de la cour d'appel de Douai. Sinon, c'est 100 000 euros d'astreinte par jour, à payer par Total. Le groupe pétrolier a été condamné pour n'avoir pas informé et consulté dans les règles les représentants du personnel sur la fermeture initiale de la raffinerie des Flandres. Une vraie déconfiture. «Au piquet de grève, quand le délégué syndical est venu nous annoncer que le juge avait ordonné le redémarrage de l'usine, on lui a dit : "Arrête, trouve autre chose que ta blague de mauvais goût"», se souvient Jean-Pierre, vingt-sept ans de maison, agent de prévention. «Il a fallu plusieurs confirmations pour qu'on y croie.» Total s'est pourvu en cassation et a aussi déposé un recours devant le tribunal de Nanterre.
«Leurre». Hier matin, c'était AG, celle de la reprise du boulot. «Ne baissez pas la garde», prévient Marcel Croquefer, responsable CGT du pôle chimie du littoral dunkerquois. Un pneu brûle, fumée noire, devant la cabane «interdite aux non-grévistes». Un «barbecue du redémarrage» a été prévu, annonce une affichette. Merguez, steaks hachés et oignons frits. Mais l'enthousiasme n'y est pas. «C'est symbolique, c'est tout, parce que dans le fond on sait bien que c'est impossible techniquement de redémarrer le raffinage», soupire Mohammed. A côté de lui, un co