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Libération

La privatisation de l’eau, ennemi public en Italie

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 22 juillet 2010 à 0h00

Qu'elle soit éventuellement gazeuse, frizzante, ou sans bulles, mais surtout qu'elle reste publique. Des centaines de milliers d'électeurs italiens se mobilisent pour demander le maintien du principe d'une eau municipale et s'opposer aux projets de privatisation des services hydriques des communes. Lundi, 1,4 million de signatures recueillies en moins de dix semaines ont ainsi été déposées à la Cour de cassation de Rome pour réclamer la tenue d'un référendum sur cette question.

Le soutien à cette initiative lancée par le Forum citoyen des mouvements pour l'eau, avec l'appui des Verts, de la gauche radicale, du parti de l'ex-juge anticorruption Antonio Di Pietro ou de la Cgil, le principal syndicat, est sans précédent. Jamais demande de référendum d'initiative populaire n'avait recueilli autant d'adhésions. «Cela prouve que le thème est sensible», soulignent les promoteurs. La mobilisation vise le décret adopté fin 2009 par le gouvernement Berlusconi qui rend obligatoires les appels d'offres pour l'attribution de la gestion de l'eau et limite la participation des collectivités locales dans les sociétés en charge de cette gestion. Mais la loi approuvée par le précédent gouvernement de centre gauche de Romano Prodi est aussi en ligne de mire. Le texte voté en 2006 avait déjà prévu que des entreprises privées puissent entrer, de manière minoritaire, dans le capital des sociétés hydriques municipales avec pour objectif de trouver des investisseurs afin de moderni