Rappel urgent des ambassadeurs pour consultation, mobilisation du Conseil de l’Europe, rupture temporaire des canaux de communication entre les deux pays… Saint-Marin et l’Italie ont enclenché les premières manœuvres d’une vraie guerre économique. Enclavée au centre de la péninsule, coincée entre la région des Marches et l’Emilie-Romagne, la petite république de 30 000 habitants a sonné la mobilisation contre ce qu’elle considère comme un embargo commercial imposé par son puissant voisin.
Alors qu’il cherche désespérément à faire rentrer de l’argent dans les caisses exsangues de l’Etat transalpin, Giulio Tremonti, le ministre de l’Economie du gouvernement Berlusconi, a lancé une offensive contre les pays qu’il considère comme des paradis fiscaux. A commencer par la Suisse et Saint-Marin.
Radars. Il y a quelques mois, pour encourager la rentrée de capitaux en Italie conformément au «bouclier fiscal» qui permettait aux Italiens ayant placé illégalement de l'argent à l'étranger de le rapatrier moyennant une pénalité de 5%, Tremonti avait déjà mené une opération d'envergure contre les fraudeurs et le système bancaire helvétique. Ses services avaient placé des radars à la frontière suisse pour surveiller les mouvements des voitures italiennes et de multiples actions coup-de-poing avaient été menées avec, entre autres, l'irruption de centaines de militaires de la garde des finances dans les filiales italiennes des banques suisses. Au bout du compte, le bouclier fisc