Chaque été à Oxford, la conférence TED (pour Technology, Entertainment and Design) réunit hommes d'affaires, entrepreneurs sociaux, chercheurs et artistes pour quatre jours d'un safari intellectuel mené au pas de course. Centre névralgique du savoir européen depuis les Lumières, le très gothique Keble College, qui a accueilli l'événement du 13 au 16 juillet, tremble un peu sous les trépignements des participants. Lancée il y a vingt-six ans en Californie pour quelques happy fews passionnés de technologie, TED est devenu La Mecque des idées.
En dix-huit minutes chrono, créateurs et activistes partagent leurs travaux : visions du monde, découvertes scientifiques et ruptures technologiques. L'audience, venue du monde entier, est acquise à la cause du cogito. A TED, les fondateurs de Google, Amazon ou Dreamworks ne sont pas sur scène, mais dans la salle. Ils écoutent sagement en attendant l'idée qui changera tout. Cosmologie, littérature, physique quantique, nanotechnologie… Le site web Ted.com donne accès à l'intégralité des interventions en 77 langues, dont la plupart traduites spontanément par les internautes. Avec 300 millions de visiteurs, le site fait carton plein.
Chimpanzés. Il fallait du culot à Bruno Giussani, ex-journaliste polyglotte devenu patron de TED en Europe, pour oser, dans le climat ambiant, intituler l'édition européenne «And Now the Good News…» Et faire le pari de trouver 70 idées (comme autant d'interventions) porteuses de