Depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril, qui a fait 11 morts et causé dans le golfe du Mexique la plus grave pollution pétrolière de l'histoire, Tony Hayward, 53 ans, avait attiré les critiques aux Etats-Unis : semblant minimiser les dégâts et aspirant à «retrouver sa vie d'avant», il a déplu jusqu'au président Barack Obama.
Ce dirigeant, qui avait fait retrouver à BP tout son lustre en trois ans avant cette affaire - après le départ également dans des conditions précipitées, liées à sa vie privée, du précédent directeur général John Browne -, va céder la place le 1er octobre à Bob Dudley, 54 ans.
Cet Américain, enfant du Mississippi, une des régions polluées par la marée noire, est depuis juin le Monsieur Marée Noire de BP. Il a dirigé pendant cinq ans la lucrative coentreprise russe TNK-BP, avant de devoir quitter la Russie dans des circonstances difficiles en 2008, et c'est un patron reconnu de bonne trempe.
Hayward, qui restera au conseil d'administration de BP jusqu'au 30 novembre, et partira avec les avantages qualifiés de «classiques» par le président Carl-Henrik Svanberg - un an de salaire hors bonus (soit 1,2 millions d'euros), et ses droits de retraite (8 millions d'euros), prendra pour sa part un poste non exécutif au conseil d'administration de TNK-BP, dont les coactionnaires russes s