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Libération
Récit

BP, le désarroi du pétrole

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Après trois mois de marée noire, la firme britannique accumule les ratés. Son PDG pourrait être débarqué aujourd’hui.
publié le 27 juillet 2010 à 0h00

Tourner la page. Ou du moins essayer. Hier soir, le conseil d’administration de BP devait régler les derniers détails du départ de Tony Hayward, son patron, 53 ans dont vingt-huit de maison. Le but : être en mesure de faire avaler aux marchés financiers ce qui pourrait être la plus grosse perte trimestrielle de l’histoire des entreprises britanniques (lire ci-contre), de l’ordre d’une quinzaine de milliards de dollars (environ 11,5 milliards d’euros). Deux questions se posaient hier aux administrateurs : quand faire partir Hayward (tout de suite ou lorsque la fuite sera définitivement colmatée) ? Et surtout avec quel pactole en poche ? Si la question de son remplacement par l’Américain Bob Dudley, «monsieur marée noire» du groupe depuis juin, ne semblait plus faire de débat, toute la difficulté de l’exercice était d’utiliser à bon escient le fusible Hayward et surtout d’éviter une possible polémique sur son package de départ. Retour sur trois mois de crise qui ont transformé l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon en la plus grave catastrophe écologique des Etats-Unis.

«C'est bon de voir que le pétrole ne s'échappe plus dans le golfe du Mexique», lâchait le 15 juillet, jubilatoire, le vice-président de BP, Kent Wells. C'était bien avant la menace de la tempête tropicale Bonnie, qui n'était finalement qu'une alerte. L'Amérique se pince encore pour y croire. Partagés entre les cris de joie et la peur bleue de voir le cauchemar reprendre de plus belle,