Ses années de gloire aux Etats-Unis ne sont plus qu’un lointain souvenir. Le désastre écologique dont BP s’est rendu responsable dans le golfe du Mexique l’a fait passer du statut de géant à celui de paria. La compagnie, qui a déjà déboursé 4 milliards de dollars (3 milliards d’euros) et vu son action chuter jusqu’à 55%, pourrait se retrouver avec une ardoise de 20 à 100 milliards de dollars. Or, son chiffre d’affaires l’an dernier était de 239 milliards de dollars.
L’entrée du groupe pétrolier dans la cour des supermajors réunis sous l’appellation Big Oil ne remonte pourtant qu’à 1998, après l’acquisition de l’américain Amoco. Deux ans plus tard, en s’appropriant la compagnie californienne Arco, BP s’était mis à dos les autorités antitrusts américaines et européennes, irritées par tant de boulimie. C’est au baron John Browne, son ancien directeur général, que BP et ses 80 000 employés doivent cette expansion tous azimuts dans les années 2000. Tout comme sa nouvelle identité labélisée Beyond Petroleum (au-delà du pétrole), célébrée à coups d’investissements dans l’énergie solaire. Mais, suite aux révélations d’un ancien amant affirmant avoir bénéficié d’avantages aux frais de BP, le prédécesseur de Tony Hayward devra démissionner en 2007.
Cancre. Deux ans auparavant, l'explosion de sa plus importante raffinerie américaine à Texas City avait fait 15 morts et 170 blessés. Suivie en 2006 par la fuite d'un oléoduc en Alaska, polluant cette région protégée. Ces deu