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Portrait

Dudley, le nouveau héraut

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Principal atout du prochain patron : il est américain.
publié le 28 juillet 2010 à 0h00

Après tout ce que les Russes lui ont fait voir, Robert Dudley, 54 ans, désigné lundi comme futur patron de BP, s'est forgé une réputation de «grand calme dans l'épreuve». Il y a deux ans, en juillet 2008, Dudley, alors patron de la joint-venture TNK-BP, devait s'enfuir de Moscou, pourchassé par ses partenaires russes et les autorités qui fondaient en raids sur ses bureaux et refusaient de renouveler son visa. Mais quand d'autres (le plus célèbre étant Mikhaïl Khodorkovski, l'ex-PDG du pétrolier russe Ioukos) ont fini en Sibérie, Robert Dudley a réussi - on ne sait pas exactement comment - à préserver les intérêts de BP. Si bien que le voilà pressenti pour un nouveau rôle de sauveur, chargé cette fois de rétablir l'image et les intérêts du groupe aux Etats-Unis. «Il est cool, calme, serein», a déjà apprécié l'avocat Kenneth Feinberg, chargé par Obama de superviser l'indemnisation des victimes de la marée noire. L'autre grande qualité de Robert Dudley est… son passeport américain. Mieux : né à New York, il a grandi dans le Mississippi, à une centaine de kilomètres du golfe du Mexique.

Enfant, il se baignait et pêchait dans ces eaux aujourd'hui souillées par le pétrole, a fait savoir BP, signifiant par là qu'il aura particulièrement à cœur de restaurer ces rivages familiers. Vu des Etats-Unis, c'est ce qu'on retient de cette nomination : pour la première fois, BP s'est choisi un patron américain. «Il comprend le métier et la psyché américaine, souligne