Même en pleine torpeur de l’été, voilà qui pourrait relancer d’un coup d’un seul la guerre d’influence au sein de la filière nucléaire française. Et réveiller le duel entre Henri Proglio, le patron d’EDF, et Anne Lauvergeon, la big boss d’Areva, dont les prises de bec successives avaient même fini par épuiser le landerneau de l’énergie.
Hier soir, l'Elysée balance en quasi catimini sa bombe : EDF et Areva sont priés de sceller un «accord de partenariat stratégique» afin de «renforcer l'unité» de la filière française. Et dans ce cadre, «l'éventualité d'une prise de participation d'EDF dans le capital d'Areva sera examinée».
Casquette. Pas besoin d'être diplômé en hautes études des affaires nucléaires pour comprendre que cette «éventualité» signe la grande victoire d'Henri Proglio, le patron d'EDF imposé par l'Elysée malgré sa casquette de patron de Veolia. Avant même d'être propulsé à la tête de l'électricien fin novembre, il défendait dans la presse ce scénario. Une perspective qui avait fait tomber de sa chaise Lauvergeon, et plus largement beaucoup de spécialistes du secteur.
Si l’on prend une analogie aéronautique : faire entrer EDF (l’exploitant de centrales nucléaires) au capital d’Areva (le fabricant), c’est comme demander à Air France de prendre une part du capital d’Airbus. Autant dire une option casse-gueule : les clients d’Areva risquent en effet de ne pas trop apprécier que leur concurrent EDF puisse avoir un droit