C'est un homme de terrain. Quelqu'un qui, de son propre aveu, a «adoré casser du rocher» sur des forages offshore ou en Colombie. Géologue de formation - il est titulaire d'une thèse de l'université d'Edimbourg -, Tony Hayward a commencé sa carrière à BP en 1982. Il a participé à des opérations d'exploration aux quatre coins du monde, avant d'être repéré par son prédécesseur, Lord Browne. Lequel l'a pris sous son aile pour le former aux postes de directions, oubliant notoirement en chemin les cours de relations publiques. Mais, depuis 2007 et son arrivée à la tête de BP, ses carences dans ce domaine ne l'avaient pas gêné. Bien au contraire. A l'inverse de Lord Browne, personnalité plutôt flamboyante, cet aîné de 7 enfants, né à Reading, au sud de Londres, se targuait d'être un homme simple, proche de ses ouvriers, jamais effrayé à l'idée de retrousser ses manches pour vider une pinte de bière avec eux.
A peine PDG de la compagnie, dont la réputation avait, déjà, été entachée par l'explosion d'une raffinerie au Texas en 2005 (15 morts et 170 blessés), Tony Hayward avait décidé de recentrer BP sur ses «métiers de base», le gaz et le pétrole, loin des ambitions pseudo-vertes de Lord Browne. Il coupe très vite les crédits consacrés aux énergies renouvelables et, surtout, annonce avoir l'intention de se focaliser sur la sécurité. «Nous devons disposer d'un environnement de travail dans lequel les gens ne sont pas blessés ou tués, point final», avait-il a