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Libération
Enquête

Andorre, encore un coin de paradis

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Malgré ses annonces, la principauté, qui accueille Sarkozy, n’a pas amélioré sa transparence fiscale.
publié le 29 juillet 2010 à 0h00

Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui dans la principauté d'Andorre. Une authentique visite d'Etat, en tant que coprince de ce paradis fiscal de 81 000 habitants, sous le signe de la grande réconciliation. En 2009, après une première visite à peine élu, Sarkozy avait fait mine de tonner contre cet Etat croupion, menaçant de renoncer à son titre de coprince - partagé avec l'évêque d'Urgell : si Andorre a toute «légitimité à avoir une compétitivité fiscale, c'en est une autre que le refus de la transparence financière».

Comme tant d'autres confettis de la mondialisation, Andorre a fait semblant de rentrer dans le rang. En septembre, le Parlement andorran entérinait enfin le principe d'un impôt sur les bénéfices des sociétés. Mieux vaut tard que jamais, mais le taux retenu - 10% - n'est pas assommant. Surtout, la principauté s'est évertuée à sortir de la liste noire des paradis fiscaux établie par l'OCDE. Rien de plus facile : il suffit de signer des accords d'échange d'informations avec d'autres trous noirs de la finance. Parmi les «pays» ayant passé accord avec Andorre : le Lichtenstein, Monaco, San Marin, les îles Féroé, le Groënland. Pour faire bonne figure, Andorre a également topé-là avec l'Espagne et l'Argentine. Et - last but not least - la France !

Jaume Bartumeu Cassany, chef du gouvernement andorran, peut plastronner : la visite, aujourd'hui, de Nicolas Sarkozy «démontre que le président français soutient notre politique menée ces derniers mois».