Des bennes de fumier devant des usines laitières en Seine-Maritime ; un appel au boycott du camembert Président, du Caprice des dieux et de la Vache qui rit en Rhône-Alpes ; des plaintes au tribunal de commerce du Mans et de Nantes… Les actions des producteurs laitiers, dispersées, se multiplient ces derniers jours pour réclamer un meilleur prix de leur produit sur la période juillet-septembre. «Depuis le 1er juillet, on livre du lait dont on ne sait toujours pas combien il sera payé», résume Rachël Guiquerro, des Jeunes Agriculteurs, qui est installée dans le Morbihan.
Depuis juin, la situation n’avance pas : l’interprofession, où se retrouvent producteurs et industriels, ne parvient pas à se mettre d’accord sur les indicateurs de prix. Les industriels réclament un alignement sur les prix allemands, au nom de la compétitivité. Impensable, pour les producteurs, qui répondent différence d’exigence et de qualité.
Mais ce qui les indigne, c'est le non-respect des accords : les agriculteurs avaient accepté des baisses de prix l'an dernier, mais auraient dû, alors que les prix alimentaires remontent, bénéficier d'augmentations cet été. «Si on appliquait les accords, on devrait gagner autour de 332 euros pour mille litres, précise Rachël Guiquerro. Moi, mon point d'équilibre se situe vers 323 euros. En 2009, le prix moyen a été de 280 euros. On s'attendait cet été à toucher enfin l'augmentation du prix, ça aurait donné un peu de souffle.» Or, le