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Libération
Interview

«Nos exigences de sûreté ne tombent pas du ciel»

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Questions à guillaume wack directeur des centrales à l’autorité de sureté nucléaire
publié le 4 août 2010 à 0h00

Lundi, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à EDF de modifier une des plateformes de commande de l’EPR de Flamanville. Explications de son directeur des centrales nucléaires.

C’est un nouveau coup dur pour ce réacteur ?

On est dans le processus normal d’instruction où on évalue l’EPR de plus en plus en détail. Je vous rappelle que c’est l’ASN qui se positionnera in fine sur l’autorisation de mise en service du réacteur. En novembre déjà, nous avions, avec nos homologues britannique et finlandais, formulé quelques griefs contre la conception du contrôle-commande de l’EPR, essentiellement le SPPA-T 2000, un équipement développé pour l’industrie classique - hors des normes du nucléaire - et dont nous jugions qu’il restait des éléments à apporter pour démontrer sa sûreté. Il nous manque notamment certains éléments concernant le développement initial de cet équipement. EDF nous a proposé une alternative qui consiste à dupliquer certaines fonctions de protection du réacteur assurées par le SPPA-T 2000 sur l’autre plateforme de contrôle-commande, le Teleperm XS, développé, lui, spécifiquement pour le nucléaire. C’est cette modification que nous lui demandons cette semaine de mettre en œuvre.

En octobre, votre homologue finlandais avait pointé le même souci sur l’EPR d’Olkiluoto en Finlande. Cela a été réglé ?

On partage les mêmes objectifs de sûreté avec nos homologues finlandais mais l’exploitant n’est pas le même. Nous, c’est EDF, eux, c’est TVO. Les demandes qu’ils ont formulées à TVO sont de nature à conduire à un niveau de sûreté équivalent à celui que nous demandons à EDF.

Les exigences de sûreté ne sont-elles pas trop poussées à l’extrême ? N’est-ce pas une critique du rapport Roussely ?

Ce n’est pas à moi de commenter ce rapport. Mais nos exige